Andreï Roublev [1966 - 175']

Un film très exigeant, mais sans histoires ...
Récemment, j'ai présenté le film dans une communauté religieuse. À la fin de la projection, un moine s'est exclamé : "Esthétiquement c'est très beau, mais je n'ai pas compris l'histoire".  "Très juste, il n'y a pas d'histoire à proprement parler". En effet le cinéaste a plutôt "sculpté" le cheminement intérieur d'Andreï Roublev, le plus célèbre des peintres d'icônes.
Le film est composé de dix parties, en huit chapitres - ou tableaux, plus un prologue et un épilogue. Le réalisateur Andreï Tarkovski a recréé la Russie du début du XV siècle, avec ses élans mystiques, la violence impunie, le goût pour l'art sacré, une vie monastique très exigeante. La caméra accompagne Andreï Roublev dans son milieu et ses pérégrinations, entre son monastère d'origine et les églises où il doit peindre sur commande : chose pas facile pour quelqu'un habité par la grâce mais qui doute de son art.
Le découpage en chapitres se prête à un choix : vous trouverez ici une sélection de deux heures (à la place de trois).
Une fiche utile pour aborder le film se trouve sur le site "Cinepage". Voici une des idées qui y est développée :
"La grâce est un don qui se reçoit et Tarkovski la fait souvent surgir en présence de la pluie qui, tout à coup, se met à tomber du ciel allant parfois jusqu’à former un rideau opaque et mystérieux. Derrière ce rideau, un tableau limpide et paisible peut apparaître tels ces chevaux dans la prairie du plan final."
Le quotidien britannique "The Guardian" considère cette œuvre comme "le plus grand film d'auteur de tous les temps" (the best arthouse film of all time).
Conseillé pour un public mûr.
À noter : si on regarde le film dans son intégralité, on sera confronté à deux scènes particulièrement violentes (dans 6. Le Jugement dernier et 7. Le Sac).

Sens Critique [fr]  -  Mymovies [it] - The Guardian [en]

Bande Annonce en V.O. (Russe/En)