I Wish [Kiseki - 2011 - 128 min.]

Nous sommes à 3/4 du film : Koichi (12) et Ryu (Ryunosuke, 10 ans) sont debout, dos à dos, pour vérifier “s’ils ont grandis”.  Les deux frères ne se sont pas vus depuis six mois, en raison de la séparation des parents (Koichi est resté avec sa mère et Ryu est parti avec son père). Ils restent ainsi pendant un certain temps, bien droits, “grands”, responsables. Le dialogue porte sur la séparation de la famille ; ils s’assurent que chacun veille bien sur l'autre parent qui lui est confié. Les deux frères se sont réunis secrètement pour obtenir un miracle, là où pour la première fois deux trains à grande vitesse (les Shinkansen) doivent se croiser, libérant une grande énergie, avec des effets magiques. Le “miracle” (Kiseki en Japonais) que Koichi et Ryu demandent est le regroupement familial. La magie est tout d'abord le souhait de cette réunion, un désir qui est teint presque de sacré dans le film du réalisateur Koreeda.  Désir qui est en effet compris et respecté par les membres de cet autre «monde» qui est capable de le reconnaître : celui des personnes âgées (notes sur le cinéma japonais contemporain). En plus de son grand-père - complice futé - la “fuite” est aidée par d’autres camarades de classe, chacun avec un désir dans son cœur (la courte séquence d'images symboliques qui évoquent les désirs des jeunes est l'un des grands moments du film). Peu importe que les vœux se réalisent ou pas : c’est de l’espoir que les jeunes protagonistes transmettent aux spectateurs. Espoir qui les pousse à franchir une étape de la vie et donc qui aide à grandir.
Il est à noter qu’acteurs, scénario et montage sont excellents.
Le film se prête à parler du sens de la famille, de relations dans une fratrie, du dépassement de nous-même pour s’engager dans des projets au service de la communauté.
Dès l'âge de 10.
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