L'Incroyable destin de Harold Crick [2006 - 105']

[Stranger Than Fiction]
Harold Crick (l'excellent Will Ferrell) est un agent du fisc, un de ces fonctionnaires qui ne peut pas être plus ennuyeux. Cependant, sa vie de célibataire bien rangée est bouleversée un jour lorsque sa montre-bracelet décide de ... changer de rythme. Harold commence à entendre la voix d'une femme décrivant sa vie, c'est-à-dire tout ce qu'il fait, dans les moindres détails. Après des recherches, il se convainc qu'il est le personnage d'un roman et demande l'aide d'un grand spécialiste de la littérature contemporaine. Celui-ci (Dustin Hoffman) le guide dans la compréhension du genre littéraire dans lequel il vit, jusqu'à la découverte de l'écrivain Kay Eiffel (Emma Thompson). Mais malheureusement, les romans de l'écrivain se terminent toujours par la mort du personnage principal. À partir de la rencontre d'Harold avec Kay, le film passe d'une fable hollywoodienne contemporaine à une réflexion profonde sur la vie. D'une part, c'est la responsabilité de l'auteur qui, avec la création artistique, conditionne le public à travers ses personnages et leurs histoires. D'un autre côté, Harold, grâce au "roman" de sa vie, découvre la valeur de son histoire personnelle : combien de détails jusque-là insignifiants prennent de la valeur !

L'Incroyable destin de Harold Crick est un film réussi à tous les niveaux : de la mise en scène de Marc Forster (on peut citer ici Neverland, une autre excellente fable du réalisateur), à la performance des acteurs, au scénario particulièrement intelligent.
Il se prête à un débat sur le sens de la vie, sur la valeur des petits gestes du quotidien, sur le destin de chacun. Le film peut également être un excellent support pour les professeurs de littérature.
À partir de 14 ans.

filmdeculte [fr]  -  rogerebert [en]  -  cinematografo [it]



Twilight [2008 - 122 min.]

[ Chapitre 1 : fascination ]
Un film vraiment pas terrible, mielleux, avec une note moyenne du IMDB de 5,2 (donc très bas) mais qui a rempli les salles ...
Ce sont les filles de moins de 16 ans qui ont décrété le succès du premier Twilight (suivi du II, III, etc...). Beaucoup l'ont vu 2, 3, voir des dizaines de fois.
J'ai été intéressé par ce phénomène sur la suggestion de certaines animatrices qui voulaient aborder sérieusement le "phénomène Twliglight" avec des pré-adolescentes.
Vous trouverez ici le fruit de notre travail (LA FICHE) avec des suggestions pour un ciné forum "consistant" pour aider, en particulier les plus jeunes, à prendre un peu de recul par rapport à cette "colle affective".
À souligner - facteur dépressif supplémentaire - la prestation de Kristen Stewart dans le rôle de Bella, avec son manque "naturel" d'expressivité ... voir photo !
Certaines images peuvent être dérangeantes, en particulier une scène de combat entre vampires : donc le film n'est pas pour tout le monde.

lesinrocks [fr]  -  repubblica [it]



La Belle et la Bête [1946 - 96 min]

Adapté d'un conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, ce film peut être l'occasion de découvrir un grand classique du cinéma français. Bella, une fille simple au cœur pur, doit rester prisonnière de la Bête dans un étrange château. D'abord effrayée, Bella découvre progressivement la Bête, jusqu'à ce que celui-ci redevienne le prince du passé. C'est un film d'une grande poésie, utile pour un débat sur la relation entre amour et sacrifice.
Intéressant aussi le registre "apparences", qui bloquent parfois notre jugement et qui peuvent nous figer dans notre vie sociale.


C'est l'un des films les plus magiques jamais réalisés. Avant l'époque des effets "tout informatiques", voici un film réalisé avec des astuces et des effets étonnants, nous donnant une Bête solitaire comme homme et incomprise comme animal. Cocteau, poète surréaliste, ne faisait pas un "film pour enfants" mais adaptait un conte français classique qui, selon lui, avait un message spécial après les souffrances de la Seconde Guerre mondiale : quiconque a une enfance malheureuse peut devenir une bête. [ rogerebert en anglais ]

avoir-alire [fr]  -  films.oeil-ecran [fr]
rogerebert [en]  -  wikipedia [it]

Bienvenue à Gattaca [Gattaca - 1997 - 106']

L'un des films de science-fiction les plus intelligents et les plus provocateurs [rogerebert].

L'histoire se déroule dans le futur, où les êtres humains sont divisés en deux catégories : les valides, nés avec des caractéristiques génétiques parfaites, qui ont les rôles les plus prestigieux dans la société, et les invalides, relégués aux services les plus humbles. Vincent, qui est né sans recourir à la manipulation génétique, a des carences cardiaques et il est donc considéré comme invalide. Il veut à tout prix devenir astronaute et parvient, grâce à un subterfuge, à entrer dans Gattaca, le corps aérospatial. Vincent "achète" l'identité génétique d'un athlète valide qui est maintenant en fauteuil roulant suite à un accident. Suspense et rebondissements alternent tout au long du film, l'un des meilleurs films d'Andrew Niccol (S1m0ne, Lord of War).

* Un sujet intéressant pour un débat - en particulier avec des ados - serait la recherche de sa propre identité : suis-je satisfait de mon image ? Et de mon image "intérieure" ?
* Quelles sont les qualités positives que je rencontre quand je travaille à "façonner" mon image ? Dans le film, ils se nomment générosité, altruisme ou amitié et elles arrivent comme des imprévus : on peut les évoquer ensemble ...

Recommandé pour les 16 ans et plus, avec quelques scènes délicates ...

avoir-alire [fr]  -  rogerebert [en]



Simone [S1m0ne - 2002 - 115 min.]

Simone est une comédie très agréable, adaptée à une soirée "détente" et, en même temps, pleine d'idées pour un débat. Le réalisateur Viktor Taransky (l'excellent Al Pacino) est très stressé : d'une part la star de son dernier film fait des caprices hystériques, d'autre part la production - dirigée par son ex-femme - lui impose des conditions de travail qu'il ne peut, en toute conscience, pas accepter. Une fois licencié, alors qu'il se débarrasse du matériel filmé (les "bobines" du film) dans le studio de production qu'il doit quitter, un informaticien en fin de vie lui propose d'expérimenter un programme qui lui permettrait de créer une actrice virtuelle. L'actrice connaîtra un succès retentissant, qui ira bien au-delà de ce que le réalisateur aurait pu prévoir.

Si aujourd'hui nous sommes habitués aux acteurs virtuels - par exemple les effets spéciaux de La Planète des singes rendent les chimpanzés d'un réalisme surprenant - Simone semble se situer plutôt fin des années 70, quand la différence entre réel et virtuel était encore clairement visible à l'écran. On comprend donc l'incrédulité que Viktor suscite quand il explique que Simone n'existe pas vraiment.

Le film se prête à des lectures multiples. Tout d'abord, la relation star / production / réalisateur, même si parfois exagérée dans le récit, nous plonge au cœur du fonctionnement des « majors », les grands studios de production cinématographique. Les dialogues et les monologues d'Al Pacino illustrent des aspects importants de l'histoire hollywoodienne. La disparition (une fausse mort prématurée) et le retour de Simone, est exactement ce qui est arrivé à la première star de cinéma. Le comportement hystérique des fans, alimenté par des journalistes sans scrupules, nous montre certaines limites de l'industrie du divertissement. Mais le sujet fondamental d'un débat réside dans la relation de chacun de nous au virtuel, notamment aux réseaux sociaux (Facebook etc.).

C'est la fille de Viktor qui posera la question fondamentale : qui a vraiment rencontré Simone ? On se rend compte alors que toutes les relations avec la star étaient basées sur une image mentale, un désir, une illusion. Une fois cette illusion « clarifiée », la famille de Viktor se recompose : un final style comédie américaine oui, mais peut-être utile pour le moral dans le temps présent.
À partir de 14 ans.

abusdecine [fr] - leonardo [it] - chicagoreader [en]

Kérity la maison des contes [2009 - 80 min.]

Le patrimoine littéraire est placé au centre de cette histoire comme un trésor à conserver et à transmettre.

Chez sa tante, récemment décédée, Nat (Nathaniel) découvre une bibliothèque spéciale : les personnages des histoires peuvent prendre vie et sortir de leurs livres. Mais les héros de son enfance risquent de disparaître si Nat ne prononce pas une phrase magique qu'il doit lire à haute voix. Le problème est que Nat n'a pas encore appris à lire ...

Avec un ton clair et adapté aux enfants à partir de 6 ans, cette œuvre aux dessins délicats parvient à transmettre avec poésie la valeur de la culture littéraire, qui, à cet âge, est véhiculée par les grandes fables classiques. Ce conte se prête à un dialogue sur la vie de famille (p. e. le rôle des aînés qui lisent des contes de fées aux enfants) et sur la relation entre frère et sœur. En fait, la communication de Nat avec sa sœur Angélica - d'abord difficile - devient l'aide indispensable pour résoudre les problèmes. Nat réussira à faire revivre les contes de fées pour nous faire rêver, petits et grands.

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